Comment se détacher de son tout-petit ?

3 questions à Virginie Mégglé, psychanalyste

Il n'y a pas un mode d’emploi unique. Chaque enfant a sa constitution, chaque mère et chaque foyer, ses particularités. L’important est que la séparation soit progressive, se passe sans heurt autant que possible, et que vers quatre mois vous ayez trouvé la bonne personne sur qui compter en votre absence.

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Sortir peu mais libre

Lorsque bébé a atteint un mois ou un peu plus, vous pouvez le confier dans la journée dès que l’espace entre deux tétées ou deux biberons le permet. Il vaut mieux sortir peu, mais sortir aussi libre que possible, à un moment où le bébé ne ressent ni la faim, ni la fatigue. Eviter de sortir avec votre portable, il est préférable de couper le cordon là aussi.

Père, mère ou belle-mère : Qui peut vous aider pour la transition ?

Le père est bien placé pour opérer la transition de la séparation, mais on peut déjà se mettre en quête de la perle rare, en qui vous aurez une totale confiance, pourvu qu’elle soit prête à recevoir les consignes et à les respecter. Et n'allez pas penser automatiquement à votre mère ou belle-mère, même si elle garde bébé depuis la naissance. Il est plus facile d’indiquer et plus encore d’imposer sans tension les petits rituels d’un bébé à une personne de son choix !

Préparer un environnement familier

Un nourrisson a besoin de stabilité. La personne à qui vous le confierez doit lui être présentée en amont. Il faut prendre soin, dès la première séparation, de le prévenir de votre départ et l’assurer de votre retour. Même à 4 mois, vous pouvez lui dire ; il sentira certainement, par votre ton et votre comportement, que quelque chose de significatif lui est adressé. Rien de plus inquiétant pour lui que d'être livré soudain à « l'étranger » sans y avoir été préparé.

A 3-4 mois, envisagez des sorties plus longues

Une fois son rythme calé, entre trois et quatre mois, des moments de séparation plus longs peuvent être envisagés. Il a alors gagné en autonomie, en principe il fait ses nuits. C’est le moment idéal pour imaginer des soirées en couple, sans lui. Attention, il ne s’agit pas non plus de sortir tous les soirs !

Et vers 8 mois, un petit week-end ?

Certains auront entendu qu’il fallait éviter toute séparation à l’âge de huit mois. Cela n’est pas une vérité absolue : un enfant bien préparé ne connaîtra pas particulièrement d’angoisse de séparation à cette période. A cet âge-là, il commence à bouger seul, les parents peuvent songer à s’éloigner de lui le temps d’un petit week-end. Il pourra d’autant plus vaquer à ses occupations pendant votre absence qu’il a pris l’habitude de vous voir revenir.
 

 

En savoir plus, ouvrages de l'auteur  :

  • « Aimer ses parents, même quand on en a souffert », février 2015, Éditions Harmonie Solar
  • « Frères et sœur, guérir de ses blessures d'enfance », mars 2015, Editions Leduc
  • « Les séparations douloureuses, guérir de nos dépendances affectives », février 2015, Éditions Eyrolles 
  • « Le bonheur d'être responsable, vivre sans culpabiliser », février 2014, Odile Jacob