Gruffy : l'accueil de loisir "1, 2, 3 Soleil" à un carrefour

Publié par l'association Haute-Savoie le 21 mai 2025

Confronté à une baisse significative de ses subventions, l'accueil de loisirs "1, 2, 3 Soleil" se voit contraint de prendre des mesures drastiques et compte sur les parents et les collectivités pour pérenniser un service public aux finances chancelantes.

L'accueil de loisirs intercommunal du pays d'Alby connaît des moments compliqués, comme rarement depuis sa création voici 22 ans. 

La mise en route de deux centres de loisirs à Alby-sur-Chéran et Saint-Félix conjuguée à la baisse des subventions allouées par le syndicat mixte SIPA (regroupant les communes d'Allèves, d'Alby-sur-Chéran, de Héry-sur-Alby, de Saint-Sylvestre, de Chapeiry, de Gruffy, de Chainaz-les-Frasses ainsi que les communes conventionnées que sont Mûres et Viuz-la-Chiesaz) contraint aujourd'hui l'association en charge de gérer les deux structures "1, 2, 3 Soleil" de Gruffy et de Héry à se serrer la ceinture. 

Avec 263 enfants en tout, l'association a vu le nombre d'heures travaillées chuter de 46 720 en 2023 à 37 650 l'an dernier. La fréquentation du centre de Gruffy est en baisse (97 enfants en 2023 contre 89 en 2024) tandis que Héry se porte encore bien, compte tenu de sa proximité avec Alby et l'entrée d'autoroute Seynod Sud. Et pour ajouter aux inquiétudes manifestées par les membres du bureau, la subvention versée par le SIPA a dégringolé de 23 000 euros (2023) à 15 000 euros (2024) avec des perspectives à 9 000 pour 2025. Impossible, dès lors, de faire face à l'inflation des prix des transports, des repas, des charges salariales. 

Un résultat nettement négatif

Avec un résultat négatif de 20 215 euros, "1, 2, 3 Soleil" connaît ses premiers véritables tourments depuis sa création en 2003. "Nous sommes dans les clous grâce à notre trésorerie, concédait Stéphanie Mugnier, présidente de l'association, mais sans trésorerie, plus de centre. Nous n'avons donc plus le choix". Et plus le choix signifie modifier les quotients familiaux, ce qui n'avait encore jamais été fait, modifier quelques lignes du règlement intérieur, notamment pour ce qui porte sur les absences et annulations et augmenter les tarifs, de l'ordre de 4 à 4.5 euros en plus par semaine. "Les perspectives pour 2025 sont très inquiétantes", rappelait Stéphanie Mugnier. Coûts de fonctionnement et rémunération des CEE seront ainsi revus à la baisse, en espérant un coup de pouce des collectivités. 

Le problème est que le SIPA, qui possède les compétences culture, sports, petite-enfance et jeunesse, non portées par le Grand Annecy, subit un lourd déficit et perd 450 000 euros par an, soulignait Marie-Luce Perdrix, maire de Gruffy, et son budget n'a pas été voté, ce qui fait qu'aucune dépense ne peut être effectuée à ce jour. "Nous allons essayer d'accompagner la structure pour limiter la casse et pérenniser ce service, on invite les parents à se mobiliser", insistait-elle. Si le Grand Annecy continue de verser une attribution de compensation au syndicat, ces montants n'ont quant à eux pas évolué depuis 2017, expliquait Jocelyne Boch, maire d'Alby-sur-Chéran. Une situation inextricable, qui obligera probablement les communes à mettre la main au portefeuille. Et aux parents dans un premier temps.